Cybersécurité et individus

Le domaine de la cyberpsychologie couvre l’étude des influences des technologies de l’information (Internet, RX, médias sociaux, nouveaux équipements connectés et robotique) sur le comportement humain et sur la société en général. Cette nouvelle branche de la psychologie, très proche de l’étude des interactions humains-machines, se penche sur la façon dont les usagers des technologies interagissent avec ces dernières en fonction de leurs états psychophysiologiques, leurs perceptions, croyances, émotions et habitudes. 

Le cyberespace est depuis peu en mutation accélérée vers le métavers, une version plus immersive et davantage intuitive du cyberespace, en raison de ses interfaces instinctives ouvrant sur une infinité de mondes virtuels. Ces interfaces ont le pouvoir de s’effacer pour laisser place à une expérience utilisateur plus viscérale et plus confondante, voire donnant franchement l’illusion d’être ailleurs, et même n’importe où, ou encore n’importe qui. 

La cyberpsychologie accorde une importance toute particulière au phénomène de la téléprésence (présence pour faire court; Mestre et Fuchs, 2006). Selon l’International Society for Presence Research (2024), la présence se définit d’abord comme un état psychologique ou une perception subjective à travers laquelle un individu cède à l’illusion générée par un montage technique immersif. L’intersection entre les technologies du virtuel et celles de l’IA (des robots conversationnels aux générateurs d’images hyperréalistes, en passant par les algorithmes de prédiction) apporte à la question de la présence et de son corollaire, l’immersion, un tout nouvel éclairage, spécialement pour ce qui concerne les enjeux de cybersécurité. 

Approfondir notre compréhension de ce phénomène et de ses ramifications en cybersécurité est selon nous crucial pour préserver la confiance des citoyens face aux changements du numérique qui frappent à nos portes. 

Le programme du Volet Cybersécurité et Individus du CIRICS est résolument tourné vers les années à venir et tout particulièrement vers la compréhension de l’impact de l’avènement du métavers au point de vue de la sécurité cybernétique. Ce programme de recherche en trois axes vise à couvrir des thèmes fondamentaux relatifs aux interactions humains-machines en immersion virtuelle, aux dimensions psychologiques et psychopathologiques propres aux cyberacteurs, ainsi qu’à la prévention et la formation nécessaires pour s’adapter aux changements futurs anticipés. 

L’Axe 1, dirigé par Patrice Renaud et avec la collaboration de Mohand Allili, Caroline Blais et Stéphane Bouchard, se concentre sur l’immersion, la présence et la cybersécurité. Les recherches abordent les aspects fondamentaux de l’interaction entre l’homme et la machine, la compréhension de la situation dans la détection des opportunités criminelles, et l’intersection entre les technologies virtuelles et l’intelligence artificielle. Ils examinent aussi les caractéristiques psychophysiologiques associées aux interactions entre les cyberacteurs. Les questions de recherche posées incluent la détection automatique des intentions criminelles dans la navigation, l’identification des signatures psychophysiologiques des cyberprédateurs, et l’impact de l’humanisation des automates sur les processus perceptifs et cognitifs. 

Dans l’Axe 2, dirigé par Patrice Renaud avec la collaboration de Geneviève Parent et Mohand Said Allili, l’équipe se penche sur les profils psychologiques, la psychopathologie, la prédation et la vulnérabilité. Les recherches portent sur les profils psychologiques des cybercriminels et des victimes, ainsi que sur l’interaction entre la psychopathologie et la cybercriminalité. Ils explorent les trajectoires développementales menant à la cybercriminalité et à la cybervictimisation, ainsi que les caractéristiques de la personnalité associées à la tendance à humaniser les relations avec les automates. Les questions de recherche abordent également l’existence de psychopathologies prédisposant à la cybercriminalité et à la vulnérabilité face au complexe IA/RX. 

Enfin, dans l’Axe 3, dirigé par Stéphane Bouchard avec la collaboration de Mohand Said Allili et Geneviève Parent, se concentre sur la prévention, la formation et l’éducation en matière de cybersécurité. Les recherches visent à sensibiliser les citoyens aux risques de cybersécurité face aux avancées de l’IA et de la réalité étendue, ainsi qu’à développer des outils de formation et d’éducation. Ils examinent également les méthodes pédagogiques et d’évaluation des apprentissages, en mettant en lumière le rôle potentiel de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle. Les questions de recherche abordent la sensibilisation citoyenne aux risques en matière de cybersécurité et les meilleures pratiques en matière de formation et d’entraînement. 

Contactez Nous

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.

Rejoignez notre newsletter

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.
Name

Centre interdisciplinaire de recherche et innovation en cybersécurité et société
Université du Québec en Outaouais
Pavilion Lucien-Brault
101, rue Saint-Jean-Bosco
Gatineau (Québec) canada J8Y 3G5

PARTAGER CETTE PAGE