L’article publié par La Presse explore l’impact croissant de l’intelligence artificielle (IA) générative sur les processus démocratiques. Depuis son explosion il y a deux ans, cette technologie a été utilisée pour créer des photos et vidéos truquées de politiciens, influençant ainsi les résultats électoraux. Les experts avertissent que cette tendance pourrait saper la confiance dans le système électoral et miner le consensus politique nécessaire au fonctionnement des démocraties.
Un exemple frappant est la campagne présidentielle de 2024 aux États-Unis, où une vidéo truquée faisait dire à Kamala Harris des propos diffamatoires sur Donald Trump. Cette vidéo, liée à des comptes russes, a circulé largement et a contribué à la méfiance envers le processus électoral. En Roumanie, une ingérence russe utilisant l’IA a entaché le premier tour de l’élection présidentielle de 2024, entraînant l’annulation des résultats par un tribunal.
L’usage de l’IA dans les élections n’est pas toujours malveillant. Dans certains cas, les candidats utilisent cette technologie pour traduire leurs discours et programmes dans des dialectes locaux ou pour identifier des groupes d’électeurs à courtiser. Cependant, dans 69 % des cas étudiés par le Panel international sur l’environnement de l’information (IPIE), l’intention était de tromper.
Les régimes autoritaires, comme la Russie, la Chine et l’Iran, utilisent intensivement l’IA pour s’ingérer dans les élections d’autres pays. Leur objectif est de discréditer la démocratie électorale ou de promouvoir des candidats favorables à leurs intérêts. Cette ingérence est facilitée par des outils en ligne sophistiqués qui rendent difficile la distinction entre réalité et fiction.
Les réseaux sociaux comme Facebook, X, YouTube et TikTok ont mis en place des politiques pour réguler l’utilisation abusive de l’IA, mais ces mesures sont souvent insuffisantes. Les chercheurs appellent ces plateformes à renforcer leurs efforts pour limiter le contenu trompeur. Les entreprises d’IA générative, telles qu’OpenAI, ont également pris des mesures pour perturber les opérations d’influence.
En conclusion, l’IA représente un défi majeur pour la démocratie. La technologie permet de produire des contenus trompeurs à une échelle et à une vitesse sans précédent, compliquant la tâche des gouvernements, entreprises et chercheurs pour identifier et contrer ces manipulations. La pollution de l’écosystème de l’information pourrait devenir l’un des problèmes les plus difficiles à surmonter… Source